Changer le monde en 2013, la part de chacun d’entre nous

je reçois, comme tous les abonnés de la lettre du mouvement Colibris, les voeux de Pierre Rabhi, l’apôtre de la décroissance, de la sobriété heureuse, l’inventeur de la formule du colibris « chacun fait sa part pour changer le monde » . Dans ses voeux, il nous invite à agir :  « Nous lançons dès janvier la (R)évolution des colibris pour que tous ceux qui ne savent plus où se tourner dans la chaotisation grandissante du monde, trouvent des voies possibles pour se relier à d’autres et pour agir »J’aime l’idée que je suis responsable, que mon action me regarde, que je n’ai pas besoin d’attendre pour agir. J’aime la fable du colibri. Alors que la savane est en feu, que les animaux fuient devant le feu, le colibri vole de toutes ses ailes en sens inverse, déverse sa goutte d’eau tenue dans son bec sur le brasier, repart, revient, refait ce geste vite, vite. Fou, le colibri ? Les animaux en fuite le pensent, le lui disent, la réponse du colibri est étonnante: je fais ma part. Il n’attend pas les autres, ne jugent pas réaliste ou fou son action, il fait.

Mes voeux pour 2013 iront dans ce sens, ne pas se lamenter, ne pas attendre des autres qu’ils fassent pour agir, pour que j’agisse à mon tour. Evidemment mes lectures actuelles, mes observations, mes visionnages ne sont pas si simples, si sages. Par exemple en ce moment, les Mémoires de Winston Churchill, le lion d’Angleterre, héros de la 2° guerre mondiale, prêtent à d’autres réflexions sur le monde d’aujourd’hui, ses dangers. Ecrites juste après la guerre- et pour la part des années 20-30 qui précédent la guerre, elles offrent pour moi  avec notre époque des similitudes: crise économique après des spéculations excessives, chômage  désespoir des populations, montée du fascisme brun, noir, rouge. Faiblesses des démocraties, aveuglement et manque de courage des dirigeants et des peuples, plus soucieux  pour les premiers de leur élection et pour les autres de leur confort ou survie du jour que des efforts à faire pour l’avenir- oui Churchill est à relire: quels sont les fascismes d’aujourd’hui, vert, rouge et noir encore? quels sont nos conforts dont on ne veut pas sortir pour affronter l’avenir? quels sont nos aveuglements? Pourquoi? qui sont ceux qui nous gouvernent? Ne sont-ils que les reflets de ce que nous sommes?

Le mouvement des colibris est positif, enthousiasmant, à la portée de tous. Il est loin des directions actuelles du monde. Il n’est pas non plus une réponse aux fascismes montants. Il est simplement une des réponses à nos aveuglements confortables. Chez Pierre Rabhi et Winston Churchill, -si opposés soient-ils, l’un ce conservateur d’un autre temps, amateur de whisky, de gros cigares, lui le visionnaire d’un autre futur, dont tout respire l’ascèse, le corps si sec, si près de la terre,-  je vois bien des choses communes. La foi, la ténacité, la lucidité, l’énergie…le courage. Les Colibris nous disent de ne pas désespérer. Bonne année à tous!

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