L’après-vie, vous l’imaginez comment?

En 2011, nous publions Vivez!  de Stéphane Hessel, des entretiens réalisés par Edouard de Hennezel et Patrice van Ersel. A cette question sur l’après-vie, Stéphane Hessel répond : « je pense qu’on peut continuer à être sans continuer à exister. L »être » d’un homme est quelque chose qui commence avant et se termine après sa biographie. (…) Dans La Tempête, Shakespeare fait dire à Prospero : «  Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves et notre courte vie est entourée d’un sommeil ».(…) Un »être » qui ne s’exprime pas par de l’existence, mais qui qui embrasse la totalité du cosmos, de l’humanité et de la nature. »

Aujourd’hui Stéphane Hessel n’existe plus dans son sens humain, mais continue-t-il d' »être » dans l’idée qu’il s’en faisait? Lui seul après tant d’autres peut répondre à cette question. Nous lui donnons notre réponse ici-bas en perpétuant son souvenir, celle d’un homme « droit », profondément marqué d’humanité. Une leçon dont on se dit qu’il faudrait qu’elle soit plus entendue, qu’elle apporte plus de paix, de courage, de bonne volonté. Qu’importe, l’essentiel n’est-il pas de « faire sa part »? De ne pas se réfugier derrière « à quoi bon? » J’ai déjà ici à plusieurs reprises dit mon admiration pour Pierre Rahbi et son fameux et merveilleux conte du colibri, sa conclusion: » je fais ma part! »

Dans Vivez! Stéphane Hessel aborde les thèmes de la vie qui lui sont chers, la responsabilité, l’amour, la nécessité de cultiver son esprit, la reconnaissance de son propre bonheur: « Le premier conseil que je donne aux jeunes, c’est d’essayer de comprendre d’abord leur bonheur, et ensuite, seulement, leurs problèmes et leurs difficultés. »  Il n’était pas naïf  il savait que la chance n’était pas égale, mais il insistait sur l’estime de soi nécessaire à toute vie. La chance pour lui était la possibilité qu’il avait eu non seulement d’échapper plusieurs fois à la mort, mais encore d’avoir pu se cultiver. Érudit  ayant développé une prodigieuse mémoire- mais là encore avec du travail, beaucoup de travail- il confiait dans ces entretiens quelques uns de ses poèmes préférés, de ceux qu’il était capable de réciter pour son plaisir.

 » (…)   Ses cheveux sont d’or on dirait

Un bel éclair qui durerait

Ou ces flammes qui se pavanent

Dans les rose-thé qui se fanent

Mais riez de moi

Hommes de partout surtout gens d’ici

Car il y a tant de choses que je n’ose vous dire

Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire

Ayez pitié de moi.                      Extraits de : La jolie rousse de Guillaume Apollinaire

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