Le « made in France » aux enchères

Certains d’entre vous s’en souviennent, la renaissance de Lejaby par la volonté d’une femme, Muriel Pernin, la mise en coopérative des anciennes ouvrières du fabricant de lingerie féminine, la volonté de faire de la qualité « made in France ». Et trois ans plus tard, l’échec. Impossible de résister à la concurrence chinoise, vietnamienne, indienne. Impossible de convaincre les clientes françaises que la qualité a un coût, que l’emploi français est aussi à ce prix.

Muriel Pernin, l’énergique PDG de la coopérative, Les Atelières, crie son chagrin et sa colère dans le Monde du samedi 23 mai. Elle raconte comment le 19 mai dernier, le commissaire-priseur désigné par la justice a bradé machines et stocks.  » les 2 200 pièces fabuleuses en dentelle et soie de Calais ont été acquises par un soldeur pour 6 000 euros, soit 3 euros l’unité pour des pièces qui valaient 100 euros! « 

« Mal au cœur pour avoir écouté les sirènes d’un made in France qui ne consistera bien qu’à coudre des étiquettes françaises sur des produits d’importations. Mal au cœur de voir s’éteindre des métiers à haute valeur ajoutée et les savoir-faire historiques. Mal au cœur parce qu’il n’y aura bientôt plus d’emplois en lingerie-corseterie et que le temps investi en formation l’aura été en pure perte.  »

Muriel Pernin parle encore de la grande braderie industrielle que connait notre pays. Elle a raison. La mondialisation détruit des millions d’emplois au nom d’un soi-disant progrès, d’une soi-disant nécessité. Un des grands apôtres de cette mondialisation, de l’ouverture à tout vent de l’économie, le français Pascal Lamy, directeur de l’OMC, un des créateurs de Maastricht, de l’Europe ouverte, défendait il y a quelques jours dans le Figaro, les quotas d’immigration. Au moment du referendum de Maastricht, il faisait partie de ceux qui nous le vendait en prophétisant la création de 10 millions d’emplois dans les années suivantes. Nous avons triplé le nombre de chômeurs. Nos régions sont dévastées.

Et ce « bon » prophète, toujours sûr de lui, de son emploi bien payé de haut-fonctionnaire international, nous promet que l’immigration nous apportera la richesse. Avec Bruxelles, il veut imposer à la France sa méthode sans frontières. Manuel Vals veut que la France conserve ses décisions en la matière: asile politique, accueil économique. Je pense pour ma part qu’aller combattre la misère en Afrique est le meilleur service qu’on puisse rendre aux africains et à nous-mêmes, mais sûrement pas comme le fait le FMI.  Demain le Tafta, le traité d’échanges transatlantique entre les États-Unis et l’Europe, donnera encore plus de pouvoir aux puissances économiques et en premier lieu à l’Amérique. Merci Bruxelles.

C’est à pleurer, oui Muriel Pernin a raison. Certains s’enrichissent pendant que beaucoup s’appauvrissent. C’est le progrès des financiers et des idéologies.

www.collectifstoptafta.org   En cache

Site du collectif national unitaire stop TAFTA – Non au Grand Marché Transatlantique
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