« La piraterie nous tue »

L’an dernier dans une tribune du journal Libération, le fameux distributeur de films Jean Labadie avait ainsi apostrophé la ministre de la culture de l’époque, Aurélie Filipetti. Il désignait comme premières victimes de la piraterie, le DVD et la Vidéo la demande. Nous ne cessons de constater les dégâts de cette piraterie. Et en tirons une première conclusion, en suspendant notre plate-forme de vidéo à la demande. L’opinion, dans son ensemble, ne comprend pas que la piraterie est un vol au même titre que les pirates n’aimeraient pas qu’on leur prenne le fruit de leur travail, ce qui les nourrit et traiteraient de voleurs ceux qui le feraient. Un vol destructeur puisqu’il empêchera à terme la production et la distribution des films et documentaires.

Pourquoi payer ce qui est gratuit? Nous apostrophons à notre tour la ministre de la culture d’aujourd’hui Fleur Pellerin : que faites-vous pour empêcher ce vol et cette destruction de valeurs?  La loi n’est pas suffisante?  Changez-là! Mais cela nous le répétons depuis des années sans résultat. A Montparnasse, nous conservons l’envie de vous proposer nos sélections, ces films et ces documents qui parlent du monde d’aujourd’hui, qui montrent la diversité des points de vues, qui permettent de découvrir des regards et des talents originaux.

Et parce que je reste persuadé que notre métier est de s’ouvrir sans cesse à d’autres voix, et que j’aime le souligner dans ce blog,  voilà un e voix passionnante, celle de cet hebdomadaire lancé par des anciens du journal Le Monde : le un, avec un grand 1 que je ne peux reproduire ici. Eric Fottorino en est le fondateur et le directeur. Des analyses dans l’actualité, pas soumises à l’actualité, ni à l’idéologie réductrice. Prenons le numéro 63, celui du mercredi 1 juillet, avec les points de vues de deux écrivains algériens. Le premier, celui de Boualem Sansal, que la publication fin août de 2084, la fin du monde, va faire connaitre au public français, est d’une audace et d’une liberté inouïe. Il renverse tant d’idées reçues sur l‘Algérie! Le second, Kamel Daoud, révélé l’an dernier par son roman, Meursault contre-enquête, analyse au scalpel, un pays livré à ses démons. A lire absolument. Mais le 58, sur la panthéonisation de la Résistance avec un entretien de l’historien Pierre Nora et du philosophe Michel Onfray, le 56 sur les migrants avec un billet de Jean-Christophe Ruffin, sont aussi indispensables.  Des pensées qui sortent des sentiers battus, qui s’écartent des médiatisations rabâchées. Cela fait du bien.

Ce contenu a été publié dans Non classé. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.