L’humour des mots

Par exemple aujourd’hui, 1° mai : Fête du travail, et bien justement pour fêter le travail, on ne travaille pas. On manifeste, et en général les slogans de la manifestation sont paradoxaux, ils demandent du travail, mais de moins travailler aussi, moins longtemps, mieux payé. Certains aimeraient bien avoir du travail, à n’importe quel prix même, d’autres revendiquent moins et plus à la fois. Le monde est mal fait, évidemment! Des riches veulent devenir toujours plus riches…d’où la polémique autour de la rémunération d’un PDG, celui de Renault et Nissan.

Le PDG, Carlos Ghosn, trouve  que 15 millions d’euros pas an, c’est bien, moins ce ne serait pas juste. Il justifie son salaire mirobolant par les bons résultats de l’entreprise, comme si il était le seul responsable de ses résultats. Pour obtenir ceux-ci, il gèle les salaires de ses employés et ouvriers. Outrecuidance d’un puissant qui oublie qu’il mourra un jour comme tout un chacun, et que son or ne le précédera pas dans la tombe. Et le sens de la vie dans tout cela ? Ridicule et/ou indignation. Carlos Ghosn, vous justifiez les slogans les plus violents des manifestations du 1° mai! Et vous ne réconciliez pas les patrons et les entreprises avec le monde du travail.

Le muguet ouvre la fête du travail et les beaux jours, en principe. En tous les cas ce matin le soleil brille, même si le fond de l’air est frais. Je trouve le brin de muguet bien triste dans les rues ou il se distribue. Les visages et les mains qui le tendent ne sont pas ceux de la joie, mais plus d’une misère sous-tendue par des réseaux maffieux. Le désarroi recouvre le moment de ce matin ensoleillé ou tout est fait pour être heureux.

Le Monde d’hier daté de ce dimanche 1° mai publie deux tribunes côte à côte, celle de Nicolas Hulot : Où est passée notre humanité avec les migrants ? celle de la féministe Ayaan Hirsi Ali : L’Europe doit limiter et gérer les flux migratoires. L’une et l’autre s’opposent radicalement dans leurs conceptions, la première fait appel à notre compassion, la seconde à la raison. Ayaan Hirsi Ali , condamnée à mort aux Pays-Bas par une fatwa, a dû s’exiler aux États-Unis. Elle connait l’intégrisme de l’intérieur. Elle s’inquiète de la montée du communautarisme dans toute l’Europe. Nicolas Hulot, revendique le droit à l’humanité comme réaction première. Le quotidien annonce la tribune du français en Une, et s’il consacre la même place aux deux tribunes, met celle de Hulot en haut de page, avec une typographie du titre plus importante. Ce choix en annonce-t-il un autre? Comment faire avec deux approches si différentes? Choix cornélien n’est-ce pas! Merci Grand Corneille de m’avoir fourni les moyens de terminer ce blog!

 

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