La longue marche de l’Europe…

Vingt ans après Maastricht, nous en sommes encore à nous demander de quelle Europe il s’agit. Replongeons rapidement dans cette histoire: traité de Rome en 1957 formant l’Union économique des Six, élargissement en 1992 avec l’entrée de l’adversaire de l’Europe des Six, la Grande Bretagne, tenant du Libre échange – Le général de Gaulle s’y était toujours opposé, considérant que les anglais entre l’Europe et l’Amérique choisiraient toujours celle-ci- puis Maastricht, en 92, qui ouvre la voie à l’euro et à l ‘union politique, qui renforce les pouvoirs de Bruxelles, de l’idée européenne sur l’idée nationale. Il y aura dans les dix dernières années, l’arrivée de l’euro dans notre vie quotidienne en 2002, l’échec du référendum de 2004 en France, qui sera contourné par une modification de notre Constitution ne soumettant plus au peuple mais à une simple approbation parlementaire, tour de passe-passe qui permettra la ratification de 2007 du traité de Lisbonne.

En vingt ans, un élargissement à vingt sept pays, sans maitrise du temps, des conditions de réalisation. Avec un seul objectif: réaliser une Europe économique de libre-échange dans le marché intérieur, mais aussi trop ouverte à tous les vents, et surtout trop déséquilibrée entre ses membres.

Il y a la crise incroyable ou on entend parler de récession, d’austérité, d’Europe à deux vitesses. Ou d’éclatement de la zone euro. Les chiffres donnent-ils le vertige? Pas sûr. C’est la confiance qui manque le plus. 

Aujourd’hui j’ai envie de m’en « prendre » à Bruxelles, cette bureaucratie qui a des pouvoirs immenses dans nos vies, sans contrôle réel des politiques. A Bruxelles ou l’idéologie financière, ultra-libérale, ou la soumission à la pensée anglo-saxonne, ne cessent de grandir.  Bruxelles qui finit par nourrir le populisme grandissant des peuples européens.

Un exemple: la Grèce est en faillite pour avoir trop consommé à crédit. Mais qu’a fait l’Europe lorsqu’elle a mis en place l’euro pour construire une gestion de l’argent? Qu’on fait les conseils des Etats, les Goldman Sachs, les gouverneurs des banques, les commissaires européens pour aider les peuples à bien gérer cette immense crédit qui s’est mis en place avec l’euro?

Quel gachis ! De voir les dirigeants réagir au jour le jour, manquer de vision à long terme. Oui certes, les allemands ont été les bons élèves de la classe, travailleurs, modestes, mais profitant aussi de nos consommations effrénées. Oui l’égoïsme est bien partagé, mais faut-il encore donner un idéal aux peuples européens pour qu’ils pensent autrement. Un exemple: l’Europe est l’entité économique mondiale la plus ouverte à l’importation sans protection des produits des pays émergeants.

Depuis trente ans au nom du consommateur-roi, du pouvoir d’achat développé par le bas prix, nous avons « cassé » nos industries. Bruxelles y a contribué en mettant en place une idéologie de la concurrence en faveur du consommateur. Oubliant que le consommateur est aussi un salarié, qu’il doit être aussi un « productif ».  Travailler plus pourquoi pas, mais c’était avant la crise, aujourd’hui c’est tenter de conserver du travail. Protéger les PME de la concurrence sauvage et déloyale des pays émergeants. Eduquer le consommateur, changer son comportement, acheter en priorité français et européen. Consommer moins et mieux. Voilà quelques pistes indispensable pour notre redressement. 

Nous plaidons pour que la finance anglo-saxonne ne nous dirige plus. Que Londres n’impose pas à Bruxelles la politique européenne, que l’axe franco-allemand se reconstitue autour d’une vision consensuelle et solidaire.

La longue marche de l’Europe débouchera-t-elle sur des lendemains glorieux, ou sur des révolutions destructrices? La réponse se joue en ce moment. Sur ces questions.

 

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