Des champs de la culture à la culture des champs, il n’y a qu’un pas : d’abord Anaïs de Bretagne, reine des champs.

Anaïs de Bretagne, reine des champs, c’est le titre du très bel article que Jean-Claude Raspiengeas, dans la Croix du 12 septembre, consacre à l’obstinée cultivatrice des plantes. Anaïs, dont nous vous proposons l’histoire dans le documentaire publié en DVD chez Montparnasse, est bien de ces personnes rares qui veulent vivre leur passion. Contre vents et marées. Anaïs a vingt-quatre ans. Boule d’énergie, fourmi affairée, elle vit accroupie, à quatre pattes, grattant la terre pour planter, désherber, récolter, biner et tirer de cette matière première une forme de revenu ( hypothétique) auquel ne se résume pas son but dans l’existence dans l’existence. (…) un conte et une belle leçon d’espoir pour cette rentrée. JC Raspiengeas donne le ton. On ne peut qu’aimer et admirer Anaïs. Et s’étonner des mauvais combats des agriculteurs productivistes.

Agriculteur, éditeur. Cette étrange comparaison ( agriculture et culture même combat!) que je racontais la semaine dernière se confirme. Sur les tables des libraires les plus exigeants se retrouvent les mêmes. Dans les listes de prix aussi. Dans les critiques des meilleurs journalistes idem. Un unanimisme réducteur : une trentaine de titres édités chez les grands revenant en boucle, couverts de louanges. Les mêmes aux mêmes. 30 sur 550 textes publiés pour les français, comme s’il n’y avait pas dans le reste de quoi trouver audace, style, qualité de toutes sortes. Pourquoi seulement ces trente dont la plupart ont déjà la notoriété, pourquoi les trente mêmes qui occupent déjà les listes des prix, les pages des journaux spécialisés ?

Un libraire me livre une partie du mystère: nous sommes invités en avril/mai à rencontrer les productions des grands éditeurs. Nous avons devant nous ce qui fera la rentrée, le buzz, notre chiffre d’affaires. Nous aurons les meilleures remises ( financières). Notre travail est plus facile. Le client est dirigé sur le livre à acheter.  Alors effectivement les dés sont pipés. La culture vaut l’agriculture. Les gros et la distribution possèdent le marché au dépend du lecteur qui ne sait pas ce qu’il perd. La diversité de l’offre.

 

 

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