retrouvez les coups de coeur de l’équipe(3)

Celui de Pauline Langlois :

Dans « Pris au piège« , il suit Dick Powell sans relâche. Dans « Nid d’espions », c’est dans un fauteuil roulant qu’il reçoit John Garfield.
Bien connu des fidèles de la RKO, Walter Slezak est un acteur à côté duquel on ne peut pas passer. C’est en 1942 qu’il joue dans son premier film américain, et ce film c’est « Lune de miel mouvementée » : Leo McCarey, Cary Grant, Ginger Rogers… lui est le Baron Franz Von Luber – forcément, ses origines autrichiennes vont un peu lui coller à la peau.

Dans nos deux films noirs de la rentrée, on le retrouve aussi bien en costume blanc qu’en costume noir.
Ce physique rond et bonhomme, souvent décoré d’une fine moustache, est habillé de blanc dans « Pris au piège » (Cornered, 1945) : Melchior Incza, dont le nom est aussi étrange que l’accent, est un filou un peu miteux, installé en Argentine au milieu d’anciens nazis. Accablé par la chaleur, désireux de tirer son épingle de tous les jeux, il fait le coup du charme mais colle.
Dans « Nid d’espions » (The Fallen Sparrow, 1943), il est en noir. Pas de transpiration ici, plus de bière fraîche non plus, on boit du champagne sur la 5e avenue, l’accent est encore européen et il est le Docteur Christian Skaas. Toujours aux côtés de la belle Maureen O’Hara, son visage trop souriant sur son corps dépendant lui donne vite des allures de Méphistophélès.
Gentil benêt ou affreux intriguant ? Très souvent cet acteur a incarné une dualité avec souplesse et charme. Minelli ne s’y est pas trompé qui lui donne après ses années RKO le rôle-titre dans « Le Pirate » face à Judy Garland et Gene Kelly.

Ceux qui auront la chance de le découvrir aux côtés de Dick Powell ou de John Garfield en cette rentrée cinéphile seront forcément tentés de le retrouver dans « Sinbad », « Vivre libre »… j’en passe et des meilleurs !

PS : Pour la petite histoire : avant d’arriver aux Etats-Unis, Slezak n’est pas un débutant. En 1922, il a déjà tourné pour Mihály Kertész – connu plus tard sous le nom de Michael Curtiz – et en 1924 c’est chez Dreyer qu’il joue, face à une jeune actrice nommée Nora Gregor – ça vous dit quelque chose ? un prochain coup de cœur peut-être…

 

A suivre…

 

 

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