A comme …Amérique, J comme… justice, S comme… Soupçons

Vous trouverez peut être osé que je mette dans le même sac l’incroyable série-documentaire de Jean-Xavier de Lestrade, Soupçons, (The Staircase), et l’affaire DSK.
Dans ces blogs, j’ai longuement parlé des deux affaires,  fasciné je dois dire par le système judiciaire américain . Nous avons suivi l’affaire DSK dans un paradoxe évident. Reconnaissant le décor, les attitudes, les personnages, le Procureur, le policier, l’avocat, leur langage… et pourtant nous sommes stupéfaits par la position du procureur qui ne recherche par la vérité pour les parties, mais à faire tomber l’accusé, et qui abandonne l’accusation lorsqu’il la sent fragile. Et encore par cette négociation devant le juge qui ne rend pas la justice selon la vérité, mais aboutit à un compromis financier ou judiciaire. J’y reviendrai.

Pourquoi l’affaire DSK, au civil, alors qu’au pénal il a bénéficié du « doute », -il est donc innocent- Pourquoi au civil donc, l’argent s’impose-t-il pour éviter une longue et incertaine procédure ? L’argent innerve la société américaine, plus que la vérité, plus que l’idée de justice donc! Nous autres européens sommes choqués. Revenons encore un instant sur le « doute ». Est-ce le « doute » qui a bénéficié à DSK ? Ou la faiblesse de la plaignante?

En 2002, Jean-Xavier de Lestrade s’est attaqué au système judiciaire américain, réalisant « Le coupable idéal » sur une erreur judiciaire, montrant aussi la capacité des américains à revenir sur la chose jugée, à se remettre en cause. L’Oscar du documentaire récompensera cette enquête. Deux ans plus tard, il filmera l’ensemble de l’enquête et de la procédure sur Michel Peterson, un écrivain du midwest, accusé du meurtre de sa femme. Les 8 épisodes, tirés de deux années de tournage, Soupçons,The Stair Case, sont hallucinants. Ils sont plus forts et plus vrais que n’importe laquelle de nos séries préférées.

Un procureur acharné, un avocat remarquable, un jury convaincu par un expert sûr de lui, Peterson est condamné. Il faudra 8 ans plus tard, par un hasard extraordinaire, que cet expert révèle ses mensonges dans d’autres affaires, pour qu’une nouvelle procédure soit ouverte, que Peterson sans être encore rejugé soit finalement remis en liberté sous caution. Mais rien n’est terminé: acceptera-t-il une négociation ou il sera « coupable » mais libéré définitivement, ou prendra-t-il le risque de passer à nouveau devant un jury d’Assise, avec peut-être une condamnation à la clef?

Dans une nouvelle enquête, Jean-Xavier de Lestrade, revient sur les péripéties dramatiques de ces dernières années, nous montre un homme épuisé, mais vivant. Deux heures émouvantes: Soupçons, la dernière Chance, à voir absolument.

 

 

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