Salon du Livre, clap de fin.

C’est un endroit à la fois merveilleux et désarçonnant. Tant d’intelligence, tant de beauté, tant d’énergie. Ces collections magnifiques chez Actes Sud, auteurs du monde entier, ou je feuillette l’audace, l’intime, la passion. Couverture attirante que je soulève pour rencontrer déjà ces premières lignes dont je ne peux plus me détacher. Et ainsi allant de stand en stand, voir les grands, les petits, les célèbres, les inconnus. Côtoyer tous ces métiers étranges, découvreurs de talents, talents eux-mêmes, audacieux tous, auteurs, éditeurs, lecteurs.

Voilà donc un endroit d’une richesse infinie, quelques millier de mètres carrés ou se rassemble une immense histoire du monde, des milliers d’histoires personnelles. Voilà la littérature, fruit de nos imaginations, du travail et de l’envie, fruit de nos cerveaux, 1300 à 1 400 grammes de milliards de connections, pour créer ces lettres qui s’alignent. Littérature inouïe qui explorent mieux que tout autre ce que nous sommes. Littérature captivante dans tous ses domaines. Et ci et là, l’essai, le document, qui dans un autre registre joue lui aussi sa partie, donner au réel sa place comme dans l’image le document(aire) complète la fiction cinématographique.

Noir sur blanc, noir des mots sur blanc de la page, 230 en moyenne, que je vais parcourir ce soir, cette nuit, à tout moment pour m’emplir de votre désir, cher auteur, celui de me séduire. Séduit je le suis depuis ce jour ou avant même de savoir lire, je me couchais sur le tapis d’une chambre pour essayer de déchiffrer ce que vous disiez. Vous me parliez déjà d’ailleurs. Plus tard, très vite, je frémirais et m’envolerais grâce à vous. Je ne m’arrêterais plus jamais, fidèle à cette idée : n’importe ou, n’importe comment mais avec ce petit objet de quelques centaines de grammes toujours!

Alors désarçonné encore. Comment choisir, lui plutôt qu’elle? Comment se décider dans cette caverne d’Ali Baba? Trop de trésors, trop de promesses, pourquoi celui-ci et laisser celui-là ? Le titre, la couverture, les premiers pages, la première page? Chacun a sa méthode, mais quand même l’impression m’envahit d’une surabondance – le métier parle de surproduction- trop de mots? trop de trop? et pire, on me propose un peu plus loin de tout mettre dans un « outil » bien mal gracieux, métallique, encombrant, mais ou j’aurais d’un clic des milliers de ses livres qui s’étalent si joliment sous mes yeux. -Je m’arrête là, mon propos n’est pas de comparer papier et numérique, ce sera sûrement pour un autre jour- non je reviens à cette seule impression: comment se décider devant cette abondance?

C’est à ce moment là que j’ai fait un rêve, me transporter chez « mon » libraire, happer quelques instants d’un temps très rempli, parler des livres sur sa table, redire mon plaisir du dernier lu, échanger quelques banalités peut être, mais échanger sur ce sujet que nous aimons.

Enfin redonner à la surabondance sa juste place, quelques cent mètres carrés d’humanité.

 

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