être ou ne pas être ?

Nous employons la fameuse phrase de Shakespeare à tout propos : To be or not to be?  sonne et résonne. Je termine En marge, l’autobiographie de Jim Harrison. L’auteur des Légendes d’automne, de Dalva et d’une dizaine de textes célèbres en France, raconte en 2002 sa vie d’homme des bois au bord du lac Supérieur dans le Michigan, dans la Péninsule du nord, mais aussi de scénariste sans limites à Hollywood, de dévoreur de cuisine et de grands vins français. Il trace une très fine ligne de partage entre la folie et la raison, la vie et la mort. Des visions chamaniques, un amour de la nature, en font une sorte de géant grandissant dans un monde qui rapetisse. Il est mort en mars 2016.

Etre ou ne pas être ? je répondrai, il a été, il est, il sera, trois temps qui dépassent l’arrêt d’une vie physique. Ne s’était-il pas vu en loup, écrivant à la suite de cette vision, un texte, Wolf, qui la prolongera. Jim Harrison voyait l’évolution du monde qui l’entourait sans indulgence. L’argent roi qui avait dévasté les forêts environnantes, qui continuait de détruire les âmes et la nature. Ami des indiens, les autochtones, il ne s’illusionnait pas sur une culture sauvage, mais saluait une culture qui ne détruisait pas la Terre. Il dénonçait définitivement l’avidité et la cupidité, source de tous nos maux.

Etre ou ne pas être ? Quelques réponses remarquables de l’égérie de Bob Dylan, Patti Smith, interviewée par Marc Lambron dans Le Point pour la sortie de son livre MTrain, chez Gallimard j’ai vécu dans une époque ou l’on ne savait pas. Avant l’hyper-technologie, avant le culte de la célébrité, avant l’irruption de l’argent dans les arts (…) il y avait des restes d’innocence au long des dernières décennies.  Et à une question sur les autres finalités que la fortune et la gloire: Épeler l’alphabet de l’enthousiasme est la clé de toute vie, même dans les expériences difficiles, parce qu’elles permettent de s’élever.

Enfin, une étrange interview met à bas  bien des préjugés. Jean-Luc Lahaye, dont nous publions l’autobiographie, Classé confidentiel, répondait aux questions d’Olivier Bellamy mercredi soir dans Passion Classique. Le chanteur se révèlait un autre homme que l’image médiatique donne de lui: un homme sensible, cultivé, allant de la lumière à l’ombre, fidèle en amitié, donnant de son temps, de son argent, pour des causes aussi belles que celle qu’il a créé : Cent-Familles. L’enfant de la DASS, aimant sa mère telle qu’elle est, ne jugeant pas… oui, beau portrait par un intervieweur de qualité. Là aussi un bel exemple pour tous ceux à qui l’ironie et la vulgarité servent de talent!

 

 

 

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