C’est parti: que le meilleur gagne!

Le meilleur? Je ne peux m’empêcher de détester qu’il y ait un perdant. Peut-être à cause de la violence de l’enjeu. Samedi soir, l’équipe de Roumanie baissait la tête, les français exultaient. Les journaux faisaient leur Une sur le vainqueur, un joueur à lui tout seul incarnait la fierté nationale. Les commentateurs disaient à quel point cela faisait du bien, dans une période si morose. Un pays en haleine, pour une compétition sportive, ou l’on est content de « tuer » l’autre, de le défaire, de le battre. Les termes sportifs rejoignent ceux de la guerre, le perdant est conspué par son camp. Les supporters eux-mêmes se sentent vaincus, humiliés.

J’ai dit, dans mon précédent blog, à quel point je voyais encore un parallèle entre sport et capitalisme. Il y a dans l’entreprise capitaliste les germes de la guerre, guerre menée contre le concurrent, contre l’adversaire, contre la mauvaise fortune, mais pas que cela!  Le système, d’une lutte positive pour l’amélioration des conditions de la vie, est passé à une destruction des valeurs humaines. On le voit pour l’environnement, dommage. L’entreprise, comme le terrain de sports, est un bel endroit de démonstration des énergies, du courage, de l’intelligence. L’avidité et l’excès d’argent pervertissent leur sens même.

Alors, quand je me retrouve comme samedi soir dans le café d’en face, ou le moment est sympathique, bon enfant, ou les cris fusent aux buts, ou la déception abat les uns et les autres à ceux ratés, mais ou finalement c’est l’amusement qui préside, je me dis que décidément nous perdons de belles occasions de communion.

 

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