Qu’attendent les grandes indignations médiatiques, les organisations de lutte contre le racisme pour dénoncer les persécutions des chrétiens d’Orient?

On ne les entend guère alors que les chrétiens d’Orient sont l’objet de persécutions et massacres quotidiens. Devenus minoritaires par la conquête et la conversion des populations à l’Islam par les cavaliers arabes dès le  VIII ème siècle, les chrétiens du moyen-orient, cooptes en Égypte, maronites au Liban, syriaques en Syrie, chaldéens en Irak, des églises orthodoxes de rite grec, catholiques melkites, héritières d’une tradition deux fois millénaires, sont peu à peu chassés de ces pays qu’ils habitèrent bien avant l’islam.Dans l’ensemble des pays musulmans, les persécutions sont les mêmes : massacres, lapidations, viols, au Pakistan, au Nigeria, en Somalie, sans que des voix musulmanes dans le monde, y compris en France, s’élèvent contre ces massacres, et pourtant, ils ne peuvent l’ignorer, des rapports font l’inventaire, qu’ils se les procurent :

Dans cinquante pays, y compris en Europe, qu’ils soient catholiques, protestants, coptes ou de tout autre communauté, les chrétiens sont pourchassés, privés de travail, emprisonnés, torturés, assassinés. Tous les moyens sont utilisés pour les contraindre à renier leur foi, y compris le viol rituel collectif, considéré dans certains États comme une sanction pénale. Posséder une bible est devenu un crime, la célébration des cultes est interdite, on est revenu au temps des messes dans les caves et des premiers martyrs. Sans a priori religieux – l’auteur est athée -, Raphaël Delpard a mené une enquête difficile sur les lieux de ces scandales occultés par le silence des nations. A l’heure du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ce livre nous rappelle l’urgence d’un réveil des consciences.

Dans ces pays, 150 millions à 200 millions de chrétiens sont l’objet de ces violences, qui ne sont pas celles des seuls extrémismes, mais du quotidien courant, des lois discriminantes sans que ces voix médiatiques si promptes à s’enflammer n’en disent un mot. Pourquoi? Pire, la désinformation vient de ceux-là mêmes. Il y a peu sur une grande radio française, on pouvait entendre affirmer qu’en Centrafrique, en pleine guerre civile, des chrétiens étaient responsables des violences contre les musulmans, sans que le journaliste ne réponde sur la responsabilité des milices musulmanes soutenues par le Tchad, qui dans ce pays majoritairement chrétien s’étaient emparés du pouvoir par la force et avaient martyrisé les populations. S’il fallait protéger aussi les populations des deux religions, il y avait une explication immédiate. La même voix française expliquait que Boko Haram ne faisait que répliquer à l’oppression du pouvoir nigérian… c’était stupéfiant!  Et ainsi pendant une heure, les victimes devenaient responsables de leur oppression, les filles de religion chrétienne enlevées et violées par Boko Haram payaient si justement pour cela.

 

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