C’est décidé, je n’achète plus que des produits bio locaux.

La nouvelle est renversante, elle est dans le Vu d’ailleurs de Cécile Boutelet ( le Monde du mercredi 23 avril). Elle nous raconte l’histoire de ce producteur allemand, pionnier de l’agriculture biologique qui, après avoir cultivé pendant vingt ans ces terres selon les préceptes du bio,  abandonne cette pratique alors même que le marché est en pleine croissance: 23000 fermiers bio, 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en Allemagne, un succès destructeur: 50% du bio vendu en Allemagne a parcouru des milliers de kilomètres, et produit à faible coût prend la place des locaux dans les linéaires des « bio discounters ».

La production locale est remplacée par une production mondialisée, à faible coûts de main d’oeuvre, sur de grosses exploitations, qui seules peuvent résister à la concurrence. Nous dit ce producteur désespéré! Produit ailleurs, à bas prix, parcourant des milliers de kilomètres!! le contraire de ce qui est l’idée même du bio, bon pour la santé certes parce que sans produits chimiques, mais aussi bon pour notre environnement, respectueux de valeurs humanistes.

Prenez les AMAP, les Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne, on y adhère pour soutenir un petit paysan qui, sur deux hectares, va nourrir hebdomadairement 80 à 100 familles de sa production maraîchère saisonnière. On s’engage pour un an vis à vis du producteur sur un prix fixe de panier quelque soit la production et ses aléas. Un panier de légumes et de fruits. Pas de fraises avant mai-juin, pas de tomates avant juillet-août ( selon les régions). Des poireaux, des pommes de terres en ce moment, parfois l’abondance et la répétition, c’est la terre sans déguisement. Pas calibrée, la pomme de terre ou la tomate, mais quel goût. Je suis adhérent d’une AMAP, à Paris, depuis plusieurs années. Il faut aller chercher son panier dans une cour à coté, le mardi entre 18 heures et 19 heures 30, participer soi-même de temps en temps à la distribution.

Le producteur vient des environs de Senlis, dans le nord de Paris. Voilà du local. Du bon, du bien, du beau! De la confiance encore. Mais je complète aussi dans les magasins du quartier, chez Bio, c’est bon ou chez Naturalia. Maintenant je vais regarder d’ou vient ce complément, d’ailleurs, hors saison, ayant parcouru des milliers de kilomètres, déséquilibrant le local? Ah non! Chez nous le prix bas made in China a détruit des centaines de milliers d’emplois, le discount ne doit pas détruire le bio.

 

 

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