Apostrophes volume 2, un plaisir sans fin…

Nous nous étions régalés avec le volume 1, réunissant 12 émissions, toutes plus vivantes et fortes les unes que les autres. Et voici le volume 2, 6 DVD encore, 12 émissions encore allant de 1975 – La sexualité racontée par les hommes- à 1989 – La guerre-  Bernard Pivot joue avec ses invités mettant en scène la littérature. Je sens émerger une sorte d’histoire de la littérature à travers Apostrophes, une émission ajoutant à l’autre idées et mots. Une écriture se met en place, un rythme, un ton, un style. Dans la première, La sexualité... Romain Gary annonce le précipice de l’impuissance, et le désir sans fin.  Dans la dernière, La guerre…Hélie Denoix de Saint-Marc, aux antipodes de Gary, avoue la réalité du courage, à vingt ans je n’avais pas de courage puisque je n’avais pas peur.  

On retrouve en invité de François Mitterrand, le futur Prix Nobel de Littérature, Patrick Modiano. Il a 33 ans, est beau à sûrement faire tourner beaucoup de têtes, déjà ne termine ses phrases que dans ses ouvrages.  François Mitterrand est à 3 ans de devenir président, mais l’est dans le comportement ou la culture certaine s’accompagne d’une hauteur précise. L’abeille et l’architecte arrive, après La paille et le grain, à point nommé: l’histoire, la légende de l’Histoire, est en route. Historique émission par ce qu’elle nous montre de l’âme intérieure et du jeu de miroirs du futur Président de la république.

Parlez-moi d’amour, amour et estime entre l’ancienne petite fille gâtée de Bonjour tristesse, Françoise Sagan, et le philosophe au sommet de la considération. Roland Barthes définit l’obscénité d’aujourd’hui – nous sommes le 29 avril 1979- ce qui apparaît obscène aujourd’hui, ce n’est pas la sexualité, mais le sentiment. Et Françoise Sagan d’oser : Le vrai risque de la vie d’aujourd’hui, ce n’est pas d’aller au lit avec six personnes déchaînées, c’est d’être amoureux. Tristesse dans le regard de la joueuse qui gagne et perd au casino comme dans la vie. L’amour, toujours l’amour.

Un parcours sinueux, amusant, aléatoire. Je retrouve le président du Goncourt d’aujourd’hui, Bernard Pivot, dont j’imagine qu’il ne pouvait penser qu’il le serait 25 ans plus tard, retrouver celui de 1988, Hervé Bazin, en direct du restaurant Drouant, dans le salon même des fameux déjeuners. A 75 ans, l’écrivain-président publie Démon de minuit, une recherche de la vie éternelle, sans illusions. Il y raconte ses maux et ses envies sans pudeur. Autour de lui, un étrange ballet de prétendants au Prix. Ils sont jeunes, malins, ont sorti dans l’année un livre, tournent autour du pot quand Bernard Pivot leur joue le mauvais tour de leur demander de commenter le livre du Président de l’Académie! Regardez Philippe Labro, Patrick Besson, Bernard-Henri Lévy, Erik Orsenna. A écouter leurs réponses, devinez celui qui aura le prix Goncourt. Vous avez probablement faux. Le président a un seul privilège, me dit l’actuel Président du Prix, une voix prépondérante au 14° tour!

A dans 8 jours pour ma lecture d’Apostrophes 2,!

d’aujourd’hui à hier.

 

 

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