Revue de presse : la vie et la mort, l’horreur et la beauté.

La mort,l’horreur, l’inimaginable : Les noces barbares de Daech. Des milliers de femmes, enlevées, torturées, violées, réduites en esclavage par les « combattants » de l’Etat islamique. Le cœur se soulève au récit d’Annick Cojean dans le Monde daté de dimanche 14-lundi 15 décembre sur le martyre des yézidis, ce peuple dont la religion date de 4 700 ans avant Jésus-Christ, bien plus légitime sur cette terre que n’importe quel autre. Les hommes massacrés, les femmes mis au service des désirs les plus bas, violentées, violées, tuées quand elles résistent. Au nom de quoi? de la charia permettant, disent les djihadistes, la mise en esclavage des infidèles. Que dire de plus à ces récits des femmes yézidies, échappées de l’enfer- elles ne sont que quelques unes à l »avoir pu- alors que 4 000 subiraient en ce moment même la folie barbare de ces hommes – peut-on encore les qualifier ainsi!

Et se souvenir qu’un génocide est en cours dans ces contrées, l’éradication des chrétiens de leurs terres originelles, eux aussi, ici, bien plus anciens et légitimes que les djihadistes de l’Islam.  Leurs voix restent inaudibles en Europe. Pourquoi les bonnes consciences, si promptes à se réveiller devant des événements bien moins graves, ne s’indignent-elles pas? Pourquoi les médias leur accordent-ils si peu d’écho?

Peut-être est ce parce que comme le dit dans le Figaro ce samedi Fabrice Luchini, la bêtise prend des proportions inouïes. Ici il entend souligner l »évolution d’une idéologie compassionnelle mêlée à une brutalité individualo-technologique. Pour Fabrice Luchini, nos choix sont sans qualité. Nous perdons dans cet univers, celui du  barbare portable, instrument de déshumanisation, la qualité du regard sur l’autre, la musicalité de la pensée, l’origine de nous-même. Jugement implacable sur une époque égoïste et consommatrice.

Deux voix d’espoir, l’une dans le Parisien de vendredi.  Il faut aider à vivre, pas à mourir, nous dit Philippe Pozzo di Borgo de sa chaise de tétraplégique. Son histoire vraie a inspiré celle d’Intouchable, celle de ce film ou François Cluzet et Omar Sy rejoue le retour à la vie d’un condamné au désespoir, grâce à la fraternité qui se découvre entre deux hommes, que pourtant tout oppose. Pour Philippe Pozzo di Borgo, j’aurais pu demander à être débranché avant de rencontrer cette fraternité qui m’a redonné le goût de vivre.

La bêtise inouïe se rencontre dans la polémique sur les crèches de Noël dans les lieux publics. La laïcité nécessaire ne peut oublier l’origine de cette fête, sa culture chrétienne. Sinon supprimons cette fête.  Croyants ou pas, la nativité n’exalte aucun combat contre l’autre, aucune soumission barbare à une croyance, au contraire. Les médias sont parfois profondément acculturés. Et cette culture, nous le retrouvons dans le « papier » de Bernard Pivot dans le JDD. Bernard Pivot était à Stockholm pour la réception du Prix Nobel de littérature par Patrick Modiano :

L’autre voix d’espoir. La littérature, la littérature comme approfondissement des êtres, de leurs contradictions, de leurs désirs, de leur mal-être. Devant le silence de nos parents, nous avons tout deviné comme si nous l’avions vécu. Le parcours de l’écrivain dans l’obscurité et la lumière. Les portables ne remplaceront pas l’écriture, ils peuvent la faire disparaître.

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