Quelques jours à Noël.

Ces jours qui s’annoncent sont aussi ceux d’une Annonce. Pour les chrétiens, celle de la Nativité. Dans la religion de deux milliards d’hommes et femmes, la naissance d’un enfant dans une crèche du village de Bethléem, à une dizaine de kilomètres de Jérusalem, il y a 2014 ans.  Je ne reviendrai pas sur l’histoire de Jésus-Christ, l’enfant crucifié 33 ans plus tard, ni sur celle de cette religion qui, vingt siècle plus tard, reste étrangement vivante, mais sur le « miracle » de cette fête. Pourquoi ces jours-ci sommes si nombreux à être emportés par le même désir, faire du bien, offrir quelque chose de nous qui fasse plaisir à ceux que nous aimons ? A notre famille, nos amis, mais aussi à des inconnus, des solitaires, des abandonnés, qui ne le sont plus un instant ? Le « miracle » de Noël est aussi celui-là. Noël sort des frontières d’une croyance pour devenir cette possibilité pour chacun de nous d’aller vers l’autre.

Le Royaume, d’Emmanuel Carrère, best-seller de la rentrée littéraire, raconte les extraordinaires « carrières » de Paul et Luc, l’apôtre et l’évangéliste qui , trente ans après la mort du Christ, et sans l’avoir rencontré, vont construire une religion universelle que nous connaissons toujours aujourd’hui. Autre « miracle »! Un best-seller sur une histoire si lointaine, ou si loin des préoccupations de beaucoup. Les chrétiens me pardonneront cette comparaison, celle du miracle littéraire. Parce que dans cette fête, qui est aussi une gigantesque débauche de la consommation, un livre, un cadeau, au pied de la crèche ou du sapin, est aussi ce Royaume, produit de l’intelligence et de la créativité.

Légende ou pas, pourquoi cette naissance a-t-elle autant de signification pour des milliards d’hommes? Drôle de mystère ! Joyeux Noël.

 

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