Quel pays !

les habitués de mon blog ne s’en étonneront pas. Chaque été, je parcours la France, et je m’émerveille. Les paysages, les villages, les architectures sacrées ou profanes marquent l’empreinte de l’histoire, des hommes, des siècles: quelle force admirable, quelle intelligence de l’instinct et de l’origine, quelle harmonie construite au fil du temps. Le temps et l’espace quadrillent ce « cher vieux pays » comme aimait l’appeler un des ses amoureux, Charles de Gaulle – au nom si prédestiné-

Mettait-il une majuscule à pays? probablement. Donc je répète : « ce cher vieux Pays« , ou la violence humaine, est visible à chaque pas, devant chaque château-fort, sur les berges des ponts et des rivières, et même devant les cathédrales fortifiées d’Albi ou de Rodez- il n’y a pas que les clochers pour alerter les paysans de la messe ou du danger, il y a aussi les pierres pour qu’ils s’y réfugient-

Voyager à l’intérieur, loin des plages et des foules, c’est encore rencontrer les « gens », ceux qui sont là pour vous recevoir, au camping ou à l’hôtel. La chaleur, souvent écrasante de ce mois d’août, rend encore plus sensible le sourire de l’accueil. Il en faut pour vaincre le désir de fermer les yeux! Envie de sourire, d’accueillir, je trouve tout cela dans les routes sinueuses de l’Aveyron, du Lot, de la Dordogne.

Il faut savoir se perdre, se tromper de chemin: Vue inouïe de la cathédrale de Rodez en arrivant de la route d’Albi, erreur de la copilote ou du pilote qui l’a mal entendue. Nous voilà réconciliés face à ce qui se dresse au loin. Mille ans pour affirmer la foi dans Dieu et les hommes. Que nous soyons croyants ou pas n’a guère d’importance à ce moment, il est bon d’éternité par sa beauté et son histoire. Va ainsi les envies, tous les trois pas, une pancarte indique : bastide de Sauveterre de Rouergue, prieuré du XII° siècle, Collégiale de Villefranche de Rouergue, Figeac, ville d’art et d’histoire. Passons une rivière, longeons les gorges du Lot, Saint Cirq La Popie, le village préféré des français, dit un dépliant, envahi comme le Mont-Saint Michel, et pourtant un autre instant quand sonne l’angélus de midi ce quinze août ou les évêques de France ont demandé aux cloches des églises de sonner pour le Père Hamel. Un chant, à l’intérieur de l’église perchée, résonne si fort pour le souvenir!

Sur la route, les petites routes, de cette France cultivée depuis deux millénaires, le mot culture prend tout son sens. Retrouvez à Figeac, les livres de la librairie Champollion, sur la place Carnot, face à la Halle. Les libraires, des anciens de Virgin Mégastore, Amélie Roques et Marc Fleuret, ont des envies, le montrent. Entrer dans une librairie, c’est aussi la rencontre avec un livre, un auteur, un libraire! Une étape inattendue, à Villefranche de Rouergue, à l’hôtel Les Fleurines, un jeune patron aux goûts affirmés, prendre son petit déjeuner devant la Chapelle des Pénitents noirs, sur des tables de ciments compacts et contre des murs végétale, un mélange de classique et d’audace sans ostentation. Romain Bouillard est aux petits soins pour ses clients. Le sens de l’hospitalité de l’Aveyron. Enfin à Gourdon, en montant au château, n’hésitez pas à pousser la porte d’un étrange lieu, ou vous accueille Jean-Jacques MU, un éditeur anarchiste qui vous offre un thé vert, et donne envie d’ouvrir la discussion. On n’est pas obligé d’être d’accord, mais une heure plus tard on est toujours là.

 

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