Octobre à Paris

Le 17 Octobre 1961, alors que les négociations doivent reprendre entre le gouvernement français et le GPRA, organe politique du FLN, la pression armée de celui-ci ne retombe pas. En Algérie, l’armée française tient le terrain, les « katibas » sont l’ombre d’elles- mêmes. En France, le FLN a écarté toute opposition interne, le MLNA de Messali Hadj, l’autre mouvement pour l’indépendance, a vu ses dirigeants impitoyablement éliminés par le parti « frère« . Les musulmans de France, volontairement ou non, doivent payer leur tribut à l’organisation clandestine. Ce trésor alimente l’achat d’armes, la lutte armée et le terrorisme. Du coté européen, les sympathisants de la cause algérienne, issus pour la plupart du parti communiste, « portent les valises« , contenant argent et armes. Les bombes explosent, un peu partout des deux cotés de la Meditérannée.

C’est dans ce contexte, alors qu’un couvre-feu est imposé aux seules populations d’origine maghrébine, par le préfet de police, Maurice Papon, que le FLN lance la grande manifestation du 17 Octobre. Des dizaines de milliers de musulmans sortent des bidonvilles de la banlieue parisienne pour manifester au centre même de la capitale.  Le mot d’ordre de la police est: à aucun prix les manifestants ne doivent pénétrer dans Paris. Les manifestants, notamment aux ponts menant à la capitale, tentent de franchir les barrages. La répression policière est féroce, meurtrière. Plusieurs dizaines de disparus, alors que la préfecture de police parlera pudiquement de six morts, tués par balles ou étouffés, ou encore noyés, retrouvés dans la Seine.

Octobre à Paris, le film présenté ici, est l’oeuvre d’un sympathisant de la cause indépendantiste. Réalisé à chaud, avec la subjectivité de ses acteurs, il ne met pas en perspective les enjeux de la lutte à outrance entre les français et le FLN, et les moyens employés par celui-ci. Sur le territoire métropolitain, le FLN a porté cette guerre qui ne dit pas son nom. Alors que le gouvernement français négocie avec le GPRA, le gouvernement provisoire de la république algérienne, des commandos du FLN ciblent la police, des policiers sont tués, les commissariats sont en état de siège, « bunkérisés ». Les agents des renseignements français, aidés de supplétifs algériens, arrêtent des membres des réseaux FLN. La torture et la violence règnent des deux cotés. Les historiens aujourd’hui sont partagés sur les causes de la manifestation d’Octobre. Pour certains d’entre eux, le FLN voulait provoquer la réaction de la police, que le sang coule, et que cela pousse l’ONU, ou la question de l’Algérie était posée, à condamner la France. Pour d’autres cette manifestation, certes provoquée par les agents du FLN, se voulait pacifique. De même sur les victimes de cette journée, certains les chiffrent à 30 à 40 morts, d’autres retiennent les chiffres avancés par le FLN de 130 à 140 morts. Sur ce plan il reste difficile de connaitre la vérité, et si on reconnait largement les violences du coté français, l’Algérie, elle, n’a jamais fait ce travail de mémoire.

Sur ce jour « noir » d’Octobre 61, il faut voir aussi le webdocumentaire de Raspouteam, visible en tapant sur le lien attaché.

Pour comprendre ainsi ces « oublis »de l’histoire, il faut revenir à d’autres récits, celui autobiographique de Jean-Noël Pancrazi, publié chez Gallimard cette année : La Montagne dit l’égorgement en Algérie d’une dizaine de petits européens, ses camarades de classe et de jeux, par ceux-là même qui travaillaient pour son père. L’horreur est dans ses pages, l’incompréhension aussi. Le père de Jean_Noël Pancrazi est sensible au désir de justice des autochtones. Il sera chassé en 24 heures après l’indépendance par un pouvoir qui veut faire table rase. Il sera heureux de sauver sa peau. De pouvoir rejoindre la France, ayant tout perdu.

Un autre livre, publié lui aussi cette année, nous a ému,  » Lettre à Zora D. » , le récit d’une petite fille de cinq ans, victime le 30 septembre 1956 dans un café d’Alger, le Milk-bar, d’une bombe posée par Zora Drif, membre des commandos FLN de Yacef Saadi. Danielle Michel-Chich aura une jambe arrachée, sa grand-mère tuée sous ses yeux. Ce terrorisme aveugle déclenchera ce qu’on a appelé La bataille d’Alger. Les parachutistes français élimineront eux aussi par tous les moyens, y compris « la question » (la torture), le réseau de Yacef Saadi et Zora Drif. Celle-ci, aujourd’hui sénatrice comblée du pouvoir algérien, ne répondra jamais à cette lettre. Il faut absolument lire cette lettre pour comprendre que le terrorisme est absurde, atroce et ne trouve jamais de justification.

Des centaines de milliers de victimes, civiles et militaires, du coté musulman. Des dizaines de milliers d’européens, soldats et civils, dont dix mille disparus après l’indépendance, plus de 100 000 harkis massacrés, dans des conditions souvent atroces, par les hommes du FLN dans les semaines qui suivirent le cessez-le-feu. Sans que l’Armée française, désormais cantonnée dans les casernes, ne les protège. Quel bilan épouvantable que la France et l’Algérie, cinquante après, trainent toujours. Il est temps d’en tirer la leçon, de mettre la distance de l’Histoire, pour que ses deux peuples dépassent le temps des ranceurs.

Quelques documents et films édités en DVD par Montpanasse peuvent nous aider à mieux comprendre ce drame: La Guerre d’Algérie d’Yves Courrière et Philippe Monnier, La Trahison de Philippe Faucon, Paroles de pieds-noirs de Jean-Pierre Carlon Algérie(s) de Malek Bensmail. Chacun de ses documents montre un éclairage différent, jusqu’à celui de Malek Bensmaïl consacré aux années 90, à cette guerre aux plus de cent mille victimes, que se livrèrent Pouvoir algérien et fondamentalistes musulmans. Est-ce encore la même Histoire ?

Publié dans Non classé | Commentaires fermés sur Octobre à Paris

Secrets de famille

Le titre barre la Une du Parisien de ce samedi 15 septembre. Secrets de famille: les écrivains balançent, et une longue liste suit, des noms, Delphine de Vigan sur sa mère, Nathalie Rheims, idem, Aleaxndre Jardin sur son grand-père « collabo », Lionel Duroy sur sa famille, et puis ces jours-ci Christine Angot sur son père incestueux, ou Félicité Herzog sur son grand-père Maurice, le héros de l’Anapurna. Déni de la réalité, mensonges, frustations, écrasement des enfants, voilà les drames familiaux au centre des nouveaux best-sellers.

On aime ou on aime pas – et je dois dire que Delphine de Vigan m’a touché, elle a réussi à respecter sa mère, l’intime n’empêche pas la pudeur, le sentiment est bien présent- D’une manière générale, dans ces confidences, il s’agit de soulever le couvercle d’une  marmite pleine de ressentiments. Les psychothérapeutes et les psychanalystes poussent un soupir de soulagement. C’est la fin de la loi du silence, dit dans le même journal le psychanalyste et psychiatre Serge Tisseron, qui ajoute se taire provoque une souffrance  de moins en moins acceptée. Les psy mettent l’accent sur le transgénérationnel : le drame familial dénié se répéte, la souffrance se transforme en psychose et névrose. Occulter la réalité pour préserver la famille la détruit plus sûrement que la parole ouverte et libératrice. Félicité Herzog pense que le silence sur la réelle personnalié de son grand-père est responsable de la shizophrénie mortelle de son frère.

Faut-il tout dire? On peut penser que l’exhibitionisme de l’écrivain, qui rencontre un grand succès -et se paie aussi une psychothérapie ! – est peu ragoutant comme le dit sur son blog Pierre Assouline, à propos surtout de la description détaillée par Christine Angot du viol qu’elle subit de son père. Ces succès de librairie touchent le public. N’y a-t-il pas là une autre vérité: pour le lecteur, sans recourir à la plume, la parole doit être vraie pour que les sentiments familiaux se retrouvent.

Je voudrais aussi revenir sur un écrivain publié par Carnets Nord qui crée son univers autour du drame familial. Richard Morgiève, orphelin à 7 ans de père et de mère, survit dit-il grâce à l’écriture. Du Petit homme de dos il y a vingt ans à United Colors of Crime, étonnant récit aux allures de roman noir publié en début d’année. La quête personnelle est sublimée par la littérature. Sans doute un des plus beaux livres de l’année ! s’exclame François Busnel sur France Inter. Ici, l’imaginaire de l’écrivain nous fait sentir bien plus que la réalité de son histoire, le monde des sentiments qui le fait vivre. Un cadeau magnifique.

Et puis, publié par Carnets Nord début septembre, La Marche en Forêt, le premier roman d’une jeune québécoise, Catherine Leroux. Jubilatoire ! nous dit Psychologies magazine. Là aussi nous sommes dans les secrets de famille, ceux de la famille Brûlé.Tout le monde se retrouve à l’occasion des funérailles de l’un d’eux, les sentiments s’expriment, vifs, douloureux… une famille comme les autres? La littérature pour parler de nous.

Publié dans Non classé | Commentaires fermés sur Secrets de famille

Pourquoi la fiction est-elle si nourrissante?

je me souviens qu’enfant je dévorais de manière assez inconsidérée tout ce qui me tombait sous la main. J’avais de la chance, la bibliothèque familiale offrait, à mon âge d’alors, Jules Verne, Alexandre Dumas et quelques grands auteurs alliant imagination débordante et art du récit. Ce rappel simplement pour dire, avec un peu de recul, à quel point la fiction nourrit notre imaginaire. Je ne remercierai jamais assez Jules Verne , Dumas et tous ceux qui ont suivi, inombrables, si souvent passionnants, dérangeants encore. Ils m’ont amené à voir et à penser autrement. Ne boudons pas notre plaisir, ni notre effort parfois. Une lecture peut être ardue, pas comprise, arrivant mal à propos. J’ai calé pendant de longues années aux premières pages de A la Recherche du Temps perdu, et il a fallu un déménagement, des cartons de livres réinstallés sur les étagères d’une nouvelle bibliothèque, pour qu’enfin un volume de La Pléaide, en perdition depuis 20 ans, se retrouve dans mes mains, et que l’audace de Proust devienne aussi pour moi un plaisir.

Pourquoi me direz-vous ces quelques lignes si personnelles? peut-être parce que l’époque d’Internet change radicalement notre rapport à la lecture. Une banalité! Le flux numérique et l’instantanéité, l’abondance d’informations, l’outil et son obsolescence – la liseuse ici- permettront-ils de revenir en arrière, de retrouver et d’identifier par l’objet, cette « fiction » si généreuse? Beaucoup en doute. Mais on ne revient pas en arrière.

Aimons les auteurs, leur richesse, redonnons leur une chance. Allons dans ces cavernes d’Ali Baba que peut être une bibliothèque et faisons le pari que nous serons capables de créer toujours plus de moyens de comprendre le monde autour de nous. N’est-ce pas votre avis Jules Verne, Dumas et tant d’autres d’aujourd’hui?

Et pour ce qui est des éditions CarnetsNord/ EditionsMontparnasse, voici deux coups de projecteurs sur : Sérenitas de Philippe Nicholson, roman d’anticipation fulgurant, avec ce lien sur la critique du site Médiapart: http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-jacques-birge/110912/anticipation et Welcome in Vienna, l’impressionante trilogie d’Alex Corti, : http://www.dvdclassik.com/critique/welcome-in-vienna-partie-1-dieu-ne-croit-plus-en-nous-corti , ce sont aux qui le disent!

Publié dans Non classé | Commentaires fermés sur Pourquoi la fiction est-elle si nourrissante?

Le loup et la comédienne: l’écologie au risque du sentimentalisme

Cela pourrait être le début d’une histoire que l’on raconte aux enfants le soir avant qu’ils ne s’endorment – mais raconte-on encore des « belles » histoires le soir aux enfants? Je l’espère- enfin il y a le titre, les protagonistes: le loup est là, bien là, 250 au moins dans les Alpes françaises, circonscrits en principe dans le Parc du Mercantour, mais déjà on le signale de l’autre coté du Rhone, près de la Loire peut être, au sud du fleuve seulement. Ouf, les parisiens n’ont encore rien à craindre! Les loups réintroduits il y a une vingtaine d’années par les défenseurs de la nature, les tenants de la protection des espèces disparues au nom de l’équilibre, ont proliféré. Ce sont devenus de redoutables prédateurs, attaquant les troupeaux de moutons à l’estive, tuant des dizaines de ces bêtes sans défense en une seule nuit. Les loups sèment la terreur, et le désespoir chez les bergers traditionnels. Sans que ceux-ci puissent se défendre, l’espèce étant « protégée!

Les loups protégés, pas les moutons, pas l’homme, pas les chiens, au point que le métier- admirable- de l’estive, le paturage de haute-montagne, est maintenant menacé. Dans Le Monde de ce dimanche-lundi 2 et 3 septembre, qui y consacre une page, Bernard Bruno qui mène chaque année, là haut, 2 000 moutons et brebis raconte les méfaits du loup,  » 31 bêtes égorgées depuis le début de l’année…dès le premier soir, ils m’en ont tuée une » il explique: « mon père, mon grand père étaient éleveurs, j’ai commencé à 14 ans, j’avais un mouton. Je doute que mes enfants reprennent. Avant le loup c’étaient les vacances« .  Bernard Bruno se lève plusieurs fois par nuit, aux premiers aboiements des chiens, des grands « montagne des Pyrennées« .

Alors « la comédienne » dans tout cela? C’est celle du sentimentalisme mal placé, ou du non-sens qui s’empare des foules urbaines. Une voix dans le sondage express d’un quotidien du matin, Le Parisien, ou une jeune comédienne affirme: «  le loup a le droit de vivre. » Pour elle les hommes n’ont qu’à se débrouiller pour protéger leurs troupeaux sans attenter à la liberté et à la vie des loups. D’autres « bonnes » âmes la suivent, renchérissent. On pourrait leur répondre que l’équilibre de la nature ne doit pas signifier la disparition des pratiques traditionnelles, que le loup est un animal dangereux, que les moutons à l’estive sont ses victimes, que les bergers eux-mêmes sont en danger, que…on sent bien que l’on rencontre ici une méconnaissance profonde de la nature. Il faudrait que la jeune comédienne « monte » passer un mois ou deux à l’estive, qu’elle guette la nuit le loup. Qu’elle l’appelle, « gentil loup, laisse mes moutons tranquilles, va plus loin te nourrir de baies sauvages…. » on peut imaginer qu’après une nuit blanche, elle redescendrait vite, discours changé! Ou encore qu’elle ne redescende pas, ayant été mangée par le loup comme les douces brebis du troupeau, ou mieux qu’elle ait succombé aux charmes du loup, que transformée en louve, à son tour elle se jette sur les blancs moutons… voilà à chacun d’imaginer la fin de l’histoire!

Des hommes, là-haut, font un métier difficile, rare, estimable. C’est eux qu’il faut protéger. Il faut dire à la jeune comédienne que l’homme, pour qu’elle existe aujourd’hui, a aussi combattu fauves et prédateurs, dont le loup. Que le berger est utile. Que l’urbanisation, les pesticides des fruits et légumes qu’elle consomme quotidiennement, menacent eux la planète, tuent les abeilles, les libellules, nécessaires à la survie des espèces. Erreur de combat que José Bové a, avec bon sens, souligné. Pour finir, je vous renverrai aux films superbes, réalisés en 1978 par Jean-Claude Bringiuer : Des Paysans, dans lequels une séquence d’une grande beauté suit un jeune berger en haute altitude. Regardez Patrick partir dans la montagne, bon pasteur, nourissant ses moutons et ses chèvres du sel indispensable à la vie. Une tradition vieille de 15 000 ans.

Publié dans Non classé | Commentaires fermés sur Le loup et la comédienne: l’écologie au risque du sentimentalisme

rentrée littéraire chez Carnets Nord/ Montparnasse, un joli cru !

de la littérature d’abord avec le deuxième roman de Tomas Gonzales, L’Histoire d’Horacio. Tomas Gonzales est cet écrivain colombien publié il y a deux ans, pour la première fois en France, par Carnets Nord, avec Au commencement était la mer. Roman salué unanimement par la critique pour la puissance de son style et l’originalité de’histoire (Le Monde des livres 12 nov. 2010: « un livre d’une rare puissance »).  Cette fois-ci Tomas Gonzales nous dresse le portrait d’un personnage chaleureux, débordant de vie, dans une famille loufoque et aimante, des frères présents, des gouts excentriques, tout pour vivre un parfait bonheur, et pourtant… Tomas Gonzales apporte une forme parfois surréaliste qui nous emporte. L’humour cotoie le tragique.

Littérature toujours avec la Marche en forêt, premier roman d’une québécoise, Catherine Leroux. Tour à tour caissière, téléphoniste, barmaid, bibliothécaire, enseignante, journaliste, et enfin écrivain, ce qui lui permet de tenir une promesse de petite-fille à sa grand mère : j’écrirais des histoires plus tard. Et bien c’est fait, et quelle histoire: celle d’une famille, la famille Brûlé, famille nombreuse, dissemblable, aux trajectoires diverses et variées… qui un jour à l’occasion des funérailles de l’un d’entre eux se retrouve dans la grande maison de leur enfance. Là les secrets ressurgissent. Catherine Leroux a l’art des énigmes, des secrets de famille bien cachés, qui se révèlent par la force des circonstances. Au Québec ou le roman rencontre un joli succès, La Marche en forêt a été saluée ainsi par la critique québecoise, : « Un premier roman d’une force imparable« . Mais en France, les pré-lectures annoncent la couleur: « jubilatoire » nous dit Psychologies magazine. Pour moi, c’est un récit surprenant, envoûtant, provocateur aussi. Derrière chacun se profile une histoire personnelle, des sentiments, des violences. Le tableau généaologique qui permet de suivre ce récit riche de personnages cache astucieusement ce qui sera la révélation finale. Toute fin a un commencement.

N’oubliez pas deux textes déjà parus, United Colors of crime de Richard Morgiève et Sérenitas de Philippe Nicholson :

«Dialogues secs et vifs, avancée haletante de la narration, détails réalistes et une belle « philosophie » orwellienne qui fait un peu froid dans le dos. Impossible de laisser tomber ce roman. Lecture aisée mais style de qualité et d’une grande efficacité. » A propos de SERENITAS, danactu-resistance.

«Le nouveau Morgiève incarne ce que l’on peut faire de mieux quand on a lu Jim Harrisson. Morgiève cogne. Fort. Pas un mot de trop. Pas un instant de répit.» A propos de UNITED COLORS OF CRIME, François Busnel, L’Express.

 

et quand meme un essai avec la Fabrique de la famine de Walden Bello. Walden Bello, sociologue, né à Manille (Philippines), est l’inventeur du concept de démondialisation. Naomi Klein dit de lui qu’il est le chef de file révolutionnaire d’un retour au sens commun. Ici  il s’attaque à l’agro buisiness et à ses ravages. Il y a de plus en plus de gens mourant de malnutritions dans un monde ou l’on produit toujours plus. Pourquoi? Walden Bello nous décrit ce monde absurde dans un ouvrage d’une grande clarté. Il plaide pour un nouvel équilibre mondial.

prochain blog, la rentrée d’Editions Montparnasse, riche de beaux projets, films et documents…

Publié dans Non classé | Commentaires fermés sur rentrée littéraire chez Carnets Nord/ Montparnasse, un joli cru !

et le mercredi 23 août? (suite et fin)

vous avez vu les jours précédents, documentaires et théatre l’emportent largement sur le cinéma. Cela continue hier: Solutions Locales, Ariane Doublet-suite normande, coffret La visite Louvre-Versailles, Electre de Giraudoux, Fernandel, Félicie aussi, Georges Feydeau le coffret, Grands Reporters– les films du Prix Albert Londres,  Il était une fois la RKO, l’Age d’or du cinema le coffret, L’amour médecin de Molière, La clef des terroirs, Le bourgeois Gentilhomme de Molière, le maitre de Santiago de Montherlant, les Fausses confidences de Marivaux, Les Précieuses ridicules de Molière, Lorenzaccio de Musset, Paris-Ile de France vus du ciel de Sylvain Augier, Salle n°6- Tchekhov, Une journée à la ferme, Une journée au Zoo.

à suivre, une autre fois, pour notre plaisir, et j’espère pour le vôtre!

Publié dans Non classé | Commentaires fermés sur et le mercredi 23 août? (suite et fin)

et le mardi 21 août ?

les seules ventes de notre site évidemment : Electre de Giraudoux, Les Fausses confidences de Marivaux, Le Bourgeois Gentilhomme de Molière, Dom Juan ou le Festin de pierre de Molière, La Folle de Chaillot de Giraudoux, Le Maitre de Santiago de Montherlant, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, Le Roi se meurt de Ionesco, Les Fourberies de Scapin de Molière, Lorenzaccio de Musset…et il ne s’agit pas d’une commande d’une seule personne, amoureuse du théatre, mais bien-ces pièces étant publiées hier- de commandes individuelles.

Hier il y eu aussi Paul Ricoeur, philosophe de tous les dialogues, Rex, chien flic, saison 9, Solutions Locales pour un désordre global ( ces deux derniers best sellers au long cours), Une journée en forêt, de la célèbre série une journée à… plébiscitée par les enfants… et les parents, des petits bijoux simples de découverte de notre environnement, dont le best seller Une journée à la ferme s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires!comme Vidéoanniversaire 1951 et 1960 qui terminent les ventes du jour. Vidéoaaniversaire, une série de 55 dvd couvrant l’actulaité de l’année de 1919 à 1973, un succès ininterrompu, plus de 600 000 dvd vendus… enfin Fernandel, Félicie , déjà commandé hier.

je vous disais hier l’éclectisme de vos choix et de vos goûts, le 21 août, le théatre, la culture l’emportent largement, d’autres jours le documentaire engagé s’impose, ou le cinéma, classique, avec la collection RKO, et les célèbres Citizen Kane, L’impossible monsieur Bébé, les films de Jacques Tourneur- connaissez-vous La Féline?- ceux de John Ford avec John Wayne dans ses roles mythiques d’homme de l’Ouest courageux et loyal.

 

 

Publié dans Non classé | Commentaires fermés sur et le mardi 21 août ?

A quoi vous intéressiez-vous le lundi 20 août ?

et bien sur le site d’Editions Montparnasse, je le sais:  à « Petits d’homme », « La clef des terroirs »,  » coffret Minuscule », « Ces fromages qu’on assassine », « Fernandel, Félicie aussi », « Filmer le monde-les prix du festival Jean Rouch », « La Guerre d’Algérie (nouvelle édition), « La moindre des choses », les Groupes Medvedkine »,  » Les vins d’Alsace »,  » Les vins de Champagne », « Lorenzaccio- Musset », « Louvre, la visite », « Minsucule saison 1 et 2 », « Robert Doisneau », « Sous les pavés la terre ».

La veille dimanche il y avait « Shakespeare », « 500 nations, histoire des indiens d’Amérique du nord », « La Forteresse assiégée », « le Dernier été », « les diables de Guadalcanal » …

bel éclectisme! Chaque jour en lisant le rapport des ventes de la veille sur notre site internet, je m’imagine la carte géographique de vos appels, celle de vos goûts, de vos personnalités. Je me demande ce qui vous donne envie, vous fait agir, comment encore vous découvrez nos éditions, qui vous a parlé et donné envie de connaitre tel ou tel film, documentaire etc.. J’aimerai vous connaitre, parler avec vous de ce film, de ce documentaire, du pourquoi de votre intérêt.

Pour moi vous ne pouvez être anonyme. Mais bien au contraire, tous différents, et tous animés par un désir que je partage, que j’ai partagé, lors du visionnage de ce document que Vianney a choisi pour Montparnasse ( Vianney Delourme est l’éditeur qui sélectionne l’essentiel des programmes).

J’ai un faible pour certains de ces films: La Guerre d’Algérie, La Clef des terroirs, Shakespeare, Petits d’homme, mais au fond j’aime penser que nous voyons autrement le vin de Champagne après le visionnage de ce simple documentaire. Un libraire doit avoir le même sentiment à la fin de sa journée lorsqu’il récapitule les livres sortis. Quel monde a été mis à la portée des lecteurs. Et ici des « fidèles » de nos éditions. Pour terminer un coup de chapeau à Angélique Laniesse qui répond à vos demandes de renseignements téléphoniques et s’occupe des envois en tant et en heure. N’hésitez pas à la joindre si nécessaire.

Publié dans Non classé | Commentaires fermés sur A quoi vous intéressiez-vous le lundi 20 août ?

l’air du temps (3) et fin

des lecteurs de ce blog  me font remarquer que le voile n’est pas une exclusivité de l’Islam, que dans le monde entier, dans de nombreux pays, les femmes portent le voile.  Que même chez nous les femmes ont porté le voile, pour des raisons culturelles ou religieuses. Que la Mère de Dieu, Marie, dont je parlais, portait un voile, la mère de Dieu n’est-ce pas!

Certes, j’ajouterai que je me souviens de ma propre mère mettant un foulard avant d’entrer dans une église. Et on peut le voir dans nos Mémoires des régions et provinces de France consacrées à la première partie du XX° siècle, les paysannes avaient toutes des coiffes dans leurs vies quotidiennes. Les femmes étaient coiffées, et portaient des foulards pour des raisons religieuses ou culturelles. Elles les ont retirés chez nous au fur et à mesure de leur conquête d’autonomie, d’égalité. Oui avant d’entrer dans une église, elles se couvraient, alors que les hommes eux se découvraient, parce que leurs cheveux représentaient la tentation me disait-on!

Le retrait des coiffes, du foulard, du voile – y compris dans les pays arabes dans leur phase de décolonisation et d’une nouvelle place faite aux femmes- coincidait avec les droits des femmes : droit de vote en France après la guerre de 39-45, chéquier et compte personnel dans les années 60 etc…Une amie m’explique que le voile protège la femme du regard des hommes, que cela empêche les hommes de les désirer, de les provoquer. Etrange ce serait à la femme de se contraindre et non aux hommes de la respecter!

Et puis « l’air du temps » qui se voulait plus léger, les vacances, le temps annonçait (peut-être)disais-je) un changement de temps au 15 août, nuits froides. Il semble bien qu’il n’y ait plus de saisons. Voilà la canicule annoncée pour le week-end!

 

Publié dans Non classé | Commentaires fermés sur l’air du temps (3) et fin

l’air du temps (2)

le beau temps persiste, même si ce matin Paris est plutôt « crachin ».  Mais le reste de la France en profite. Les fruits et légumes ont repris des couleurs et du goût. On peut déguster des melons délicieux un peu partout sur les étals de l’hexagone. Je conseille toujours le bio à mes amis, c’est meilleur au goût et bon pour la santé. C’est plus cher me disent certains! Je leur réponds: mangez moins et mieux. Mangez des fruits et des légumes, mangez moins et mieux, une grande cause sanitaire alors que nous marchons comme d’habitude sur les traces des américains, là bas l’obésité fait des ravages, ce qui vous l’avouerez n’est pas joyeux.

Donc profitons-en, demain marque certes une grande fête catholique,celle de Marie, mère de Dieu,  mais aussi la mi-août, le changement de temps, les orages, la fraicheur le soir ( en principe) et puis le basculement vers le retour des vacanciers. Les vitrines des magasins annoncent la rentrée des classes( évitons-les encore pour quelques jours), soldent leurs derniers stocks d’été.  En avez-vous profité?

Dans l’air du temps (1) j’évoquais mon bonheur devant la qualité des nageurs français. Ils sont revenus, acceuillis en grande pompe, descente des Champs Elysées oblige. Je ne reviendrai pas sur les commentaires des spécialistes, ils sont aussi nombreux que les français. En sport nous avons tous aussi notre point de vue.

Je reviendrai par compte sur le sort de la femme dans les pays musulmans à l’heure des révolutions arabes. Je me demandais si la décision de la FIFA d’autoriser les femmes à jouer voilées était un progrès pour celle-ci. Ce matin la réaction indignée et inquiète des tunisiennes devant le projet  constitutionnel restreignant leurs droits montrent que le chemin des libertés et des révoltes est pavé de bonnes intentions. Le parti islamiste  au pouvoir crée un article qui place la femme  « sous le principe de complémentarité avec l’homme au sein de la famille ».

Je renvoie la question à Akram Belkaïd, auteur chez Carnets Nord en 2011 de «  Etre arabe aujourd’hui »  dans lequel ce journaliste et essayiste d’origine algérienne, mais de mère tunisienne, tentait de décrypter les révolutions arabes émergentes. La démocratie peut-elle émerger dans les pays arabes à la faveur des renversements des dictatures? Deux ans après sa publication, pense-t-il toujours que cette possibilité existe?

Publié dans Non classé | Commentaires fermés sur l’air du temps (2)